Genèse d’une découverte
Peter Hess vient du milieu scientifique, il est ingénieur. A la fin de ses études, dans les années 60, il est parti en Inde avec sa mobylette et y découvre un univers sonore d’une grande richesse.
De retour en Allemagne, il souhaite se tourner vers la pédagogie. Plus jeune, on le disait mauvais élève, il voulais donc apporter quelque chose de différent dans ce domaine. Il devient professeur dans un lycée professionnel. Ses collègues lui disent que ça ne lui servirait à rien de s’acharner puisque les élèves de cette écoles n’ont, selon eux, aucune motivation. Pourtant, Peter Hess se présente à ses élève et leur déclare que ce qui l’intéresse, c’est ce qu’ils savent superbement bien faire ; à chaque étudiant, il pose cette question : « Qu’est-ce que tu sais superbement bien faire ? ». Peter Hess travaille avec les jeunes, non pas par rapport à ce qu’ils ne savent pas faire, mais à ce qu’ils savent faire. Résultat : 80% de ses élèvent réussissent l’examen à la fin de l’année, et 100% après rattrapage. Paradoxalement, ils eu des ennuis… avec ses collègues. Il retourne alors en Inde.
Peter Hess s’intéresse alors aux bols chantants et s’interroge : qu’est-ce qu’un bol ? A qui et à quel usage est-ce destiné ? Est-ce mesurable ? Il travaille alors en collaboration avec deux universités allemandes, et ce sont les physiciens qui ouvrent le bal de la recherche autour des bols chantant. En effet, ces derniers sont mesurables. On peut quelle est leur matière, comment ils sont composés, quel est leur poids, on peut les faire résonner, avec un ordinateur on peut mesurer la fréquence et la longueur des ondes qu’ils émettent. Les bols deviennent alors un sujet scientifique.
Voir, sentir, écouter
De manière empirique, que fait un bol ? Pour l’expérimenter, on dépose le bol sur le plat de la main et, avec une mailloche, on le frappe à environ un centimètre du bord, et on le fait ainsi résonner. Pour chacun, l’expérience peut être différence. Dans tous les cas, le bol vibre. Cette vibration peut être ressentie de manière plus ou moins douce ou intense, dans la main, comme dans tous le corps.
Peter Hess est donc revenu avec des bols chantants, et les physiciens se sont penchés sur ces instruments. On s’est demandé ce qu’ils pouvaient apporter à la culture occidentale. Au Népal, le son est utiliser avec ferveur ; son intensité permet de « booster » mais aussi de nettoyer, de purifier. En Occident, c’est plutôt le calme qui est recherché. En ce sens, Peter Hess explore comment utiliser les bols pour justement aider à la relaxation. Il s’est rendu compte que certains bols, forgés de 12 métaux, ont beaucoup d’harmoniques (= diffraction d’un son fondamental), et s’est dit que si l’on mettait ces bol sur le corps, le corps prendrait ce dont il a besoins.
Le corps humain est composé à 70% d’eau. Lorsque l’on met de l’eau dans un bols chantant et qu’on le fait vibrer, on remarque que les quatre points cardinaux apparaissent. L’eau se comporte d’abord de façon chaotique, puis elle s’harmonise. A ce sujet, le photographe Alexander Lauterwasser a trouvé qu’à un moment, l’eau formait des figures géométriques semblables à des mandala (voir certains de ses travaux sur son site : https://foto-lauterwasser.de/wir/alexander-lauterwasser/ en allemand, consulté le 18 septembre 2023).
Peter Hess a ainsi démontré que la résonnance direct du bol sur le corps permettait à ce dernier de se relâcher de façon mécanique, c’est-à-dire sans passer par le mental ; sans que le cerveau ne donne d’ordre. Les recherches sont allée plus loin : en effectuant un premier scanner d’une personne, puis un second scanner après qu’elle ait reçu un massage sonore, on a remarqué que les zones de chaleur de son corps avaient changé, s’étaient rééquilibrées.
Le bol, instrument médiateur
Le son n’est pas guérisseur en tant que telle, mais il est un facilitateur. Dans le domaine médical, il permet aux personnes de se détendre et d’être ainsi plus réceptives aux soins qui leurs sont prodigués. Les bols chantants peuvent ainsi être utilisés dans tous les domaines, de la naissance à la fin de vie en passant par toutes les étapes intermédiaires. En classe, le bol devient médiateur et source d’ancrage. Dans les hôpitaux, il devient source d’apaisement pour mieux supporter les soins.
Peter Hess a ainsi dépassé l’image spirituelle du bol chantant pour se concentrer sur ses qualités intrinsèques et en faire un usage qui permette au corps de se relâcher. Car quand le corps se relâche, l’esprit peut aussi se relâcher plus facilement, ce qui favorise la relaxation, l’ancrage, et la production d’hormones positives, entre autres.
Le massage sonore
Peter Hess à œuvré à la production de trois bols pour le corps. Le bol universel, utilisé pour les articulations ; le bol cœur, utilisé pour le haut du corps ainsi que les émotions ; et le bol bassin, utilisé pour le bas du corps et pour l’ancrage. Le massage sonore est précédé d’un entretien qui permet de déterminer quel est le besoin de la personne et de lui expliquer le déroulement du massage. A noter que la méthode Peter Hess ne s’occupe par du problème, mais de la solution, avec pour principes d’agir loin du symptôme et de renforcer ce qui est sain dans le corps. Il peut y avoir cependant des contrindications, c’est pourquoi en cas de doute, l’avis d’un médecin est nécessaire.
Pour ce qui est du massage sonore en lui-même, la personne qui le reçoit enlève chaussures, lunettes et bijoux, elle reste habillée et s’allonge tout d’abord sur le ventre. On s’assure que la personne est bien installée, puis on lui met une couverture. On pose alors le bol universel sur le pied droit, sur le pied gauche. Puis le bol bassin au niveau des vertèbres dorsales, lombaires et coccyx. Puis on ajoute le bol cœur au niveau des omoplates. A un moment, la personne se retourne sur le dos, et le massage continue. Un massage complet dure en moyenne entre 45 et 50 minutes maximum.
Conclusion
Peter Hess a fait ses preuves dans le milieu scientifique. Il a élaboré une méthode précise et structurée, renforcée de valeurs éthiques, parmi lesquelles :
- Savoir ce qu’on fait, pourquoi on le fait, et pouvoir l’expliquer clairement ;
- Créer un espace de vie qui permette de métaboliser ses ressentis et son vécu ;
- Être bienveillant, tout particulièrement face aux situations délicates.
Enfin, Peter Hess invite chacun à explorer ce que le son peut lui apporter personnellement, et ce qu’il peut en faire là où il exerce ses compétences.
D’après une conférence de Brigitte Snoeck, Yoga Festival, Paris, 2016.
Visible sur : https://www.youtube.com/watch?v=A5SczEMTWkM (consulté le 18 septembre 2023).